Asticots à la surface d'un ulcère

Les Asticots sont des Corps étrangers qui peuvent être découverts à l'évaluation d'un ulcère de jambe. Leur présence correspond à une Myase

Myiases

Cycle de la mouche

• Les myiases ou myases sont des troubles provoqués par la présence dans un corps humain ou animal de larves de diptères, de mouche la plupart du temps

• Les myiases des plaies surviennent quand une mouche pond ses œufs sur une zone de peau abîmée → les œufs éclosent et les asticots qui en sortent profitent de l'environnement chaud et humide, ainsi que des sécrétions et tissus organiques morts, pour se développer

- les diptères (mouches) pondent à la surface d'un ulcère qui est exposé à l'air

- les œufs éclosent et se transforment en larves

- ces larves se nourrissent des tissus dévitalisés (nécrose / fibrine / hématome) mais également de tissus sains à la différence des larves utilisées en larvothérapie)

- la présence de larves sur un ulcère n'est pas un signe d'hygiène défectueuse, au moins initialement. Les larves sont présentes parce que le pansement a été ouvert, la plaie exposée et qu'une ou des mouches s'y sont posées

• Dans la majorité des cas, il s'agit de larves de mouches communes (mouches vertes, mouches bleues), insectes qui ont l'habitude de pondre sur les débris organiques (matières fécales, ordures, cadavres…), mais qui sont également attirés par les plaies et les zones de macération cutanée

• En se nourrissant des débris organiques, les asticots exercent une certaine action de nettoyage de la plaie

• Malheureusement, certaines espèces s'attaquent également aux tissus sains, aggravant les lésions et pouvant être à l'origine d'une infection secondaire et de la mort de l'animal

• A la surface d'un ulcère de jambe on peut trouver des larves (Asticots) dans deux conditions :

- un cadre "pathologique" : les asticots colonisent de façon anormale et non souhaitée une plaie

- un cadre thérapeutique : il s'agit de la larvothérapie qui est évoquée dans une autre page

Circonstances de découverte le plus souvent fortuite

• La présence de larves est le plus souvent rattachée à une notion de précarité et d'incurie mais, en réalité, on peut être amené à découvrir ces hôtes indésirables sur une plaie qui est pourtant suivie régulièrement, notamment en période estivale

• Le plus souvent leur présence est asymptomatique → la découverte des larves se fait à l'ouverture du pansement

- on distingue un nombre variable de larves, de quelques mm de long à 2 cm parfois, qui se déplacent à la surface de la plaie

- les larves sont parfois enfouies sous un magma fibrino-nécrotique → il faut savoir aller les chercher dans ces pertuis ou dans des galeries creuses dans les berges de la plaie

• Parfois le patient décrit un prurit, des sensations de brûlure

Risques

• Infection : dermohypodermite (érysipèle)

• Extension de la plaie au niveau de ces galeries creusées dans les berges

• Impact psychologique avec le caractère morbide de la présence d'asticots sur le corps

Que faire en présence de larves sur une plaie ?

• Leur présence est le plus souvent déroutante et repoussante

Généralités

• Il est nécessaire de réaliser des soins quotidiens et d’intensifier les gestes d'hygiène

Lavage abondant et prolongé

• A l'eau et au savon

• Irrigation des pertuis et des trajets fistuleux

• Pas d'intérêt des antiseptiques

Détersion mécanique

• De tous les tissus dévitalisés qui sont la base de l'alimentation des larves

Élimination manu militari des larves

• A la pince et/ou avec une aiguille → les recueillir sur une compresse

• Éliminer les larves dans la poubelle déchets organiques

Attention → on peut encore trouver des larves aux pansements suivants!

• Soit des larves qui ont échappé au traitement précédent

• Soit des larves issues de l'éclosion d’œufs non repérés précédemment

• Poursuivre la traque et l'élimination jusqu'à disparition totale