Cicatrisation normale - Phase inflammatoire
Généralités
- La cicatrisation est un processus complexe qui permet la réparation des lésions tissulaires
- La réponse inflammatoire ou l'inflammation joue un rôle essentiel dans ce processus physiologique
- L'inflammation est un mécanisme développé au cours de l'évolution pour adapter la réponse de l'hôte à une lésion tissulaire → elle est indispensable au rétablissement de l'homéostasie cutanée et de la cicatrisation des plaies.
Acteurs de la phase inflammatoire
Cellules
Protéines de l'inflammation
Le processus inflammatoire étroitement régulé entraîné par les réponses immunitaires innées et
de nombreux types de cellules, y compris les neutrophiles, les macrophages, les mastocytes et divers leucocytes facilite la cicatrisation saine des plaies et la régénération des tissus avec des conséquences cicatrisantes minimales. Cependant, de nombreuses maladies chroniques peuvent contribuer à une inflammation dérégulée et prolongée processus qui entraîne le développement de plaies chroniques non cicatrisantes. Infections bactériennes, des épisodes répétés de lésion ischémique et le développement de réactions cellulaires et systémiques peuvent aboutissent finalement à une hyper-inflammation et à la formation de tissu cicatriciel pathologique (Figure 1). le capacité à moduler l'intensité et la durée de la réponse inflammatoire permettant la transition d'une plaie exsudative à une plaie en cours de granulation promet de remédier à ces problèmes cliniques et facilitent la réparation et la régénération réussies des plaies.
La phase inflammatoire se caractérise par l’infiltration séquentielle des polynucléaires neutrophiles (PMNs), des granulocytes, des monocytes/macrophages et des lymphocytes au niveau de la plaie. La réaction inflammatoire se manifeste localement par un érythème, un œdème et une douleur. L’IL-8 facilite la migration des PMNs provenant des vaisseaux sanguins avoisinants [Test : PMN-0009]. Ces cellules vont alors nettoyer la plaie en sécrétant des protéases (métalloprotéinases matricielles ou MMPs et élastases) et en phagocytant les particules infectieuses, les germes et les débris cellulaires7. En association avec les kératinocytes, les PMNs vont aussi participer aux défenses de l’hôte en générant des radicaux libres (ROS) [Test : PMN-0005] et des peptides cytotoxiques et antimicrobiens (AMPs), tels que les défensines β, la Rnase7, le S100A7 et le LL-37 [Tests: NHEK-00035 ; NHEK-0037 ; EPIBA-0050].
En parallèle, les monocytes, attirés par des agents chimiotactiques incluant le TGF-β, le PDGF et les produits de lyse de l’élastine et du collagène, vont migrer dans la plaie et se différencier en macrophages matures. Ces derniers vont poursuivre le processus de nettoyage et contribuer à la lutte anti-infection. La production de facteurs de croissance (FGF, EGF, TGF-β…) et de cytokines inflammatoires (TNF-α, IL1-β, IL-8 and IL-6) et anti-inflammatoires (IL-10) va également permettre l’activation des kératinocytes, des fibroblastes et des cellules endothéliales, qui sont impliqués dans la phase de réparation suivante. Les différents facteurs TGF-β possèdent en particulier un rôle central dans la régénération du tissu, de par leur action sur les cellules cibles via les voies de signalisation dépendantes de SMAD et Wnt. Selon l’isoforme du facteur TGF-β l’effet résultant peut être soit activateur soit inhibiteur de la cicatrisation. Enfin, 36h après le début de la lésion, les lymphocytes T, acteurs de la réponse immunitaire cellulaire, vont pénétrer dans la plaie.