Autogreffe de peau en pastilles

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Une Autogreffe de peau en pastilles est une technique, assez facilement réalisable, d'autogreffe de peau qui peut apporter un réel bénéfice au patient en termes de cicatrisation et d'antalgie

Principe

Reverdin.png

Greffe en peau mince dermo-épidermique

  • Seuls l'épiderme et le derme superficiel ou papillaire sont prélevés
  • Technique de Reverdin : les autogreffes de peau en pastilles ont été initialement proposées par le Dr Jacques-louis REVERDIN (1842-1929), Dermatologue Suisse

Principe

  • Les prélèvements sont réalisés sur la zone donneuse, sous forme de petites pastilles (ou confettis) arrondies ou ovalaires
  • Ces pastilles sont ensuite posées sur le fond de la plaie qui doit être bourgeonnant, vascularisé, non infecté et sans élément fibrino-nécrotique
  • L'objectif est de recréer des unités fonctionnelles de peau au niveau de chaque greffe. Ces unités évolueront ensuite pour leur propre compte
- ces pastilles vont s'ancrer dans le fond de la plaie : création de liens physio-chimiques, de nature protéique, entre les greffons et le socle de la plaie
- des néo-vaisseaux vont progressivement irriguer les greffons et les rendre viables
- à cette condition, l'épidermisation va se produire de façon centripète, à partir des berges des greffons
- les zones d'épidermisation, issues de chaque greffon, vont partir à la rencontre des zones adjacentes. Dès leur contact établi, l'épidermisation s'interrompt

Intérêts de la greffe en pastilles

Réalisation assez simple

  • Peut se faire en hospitalisation classique / en chirurgie ambulatoire / en consultation
  • Peut, dans certains cas, être faite "au lit du patient" avec un minimum de matériel

Réduction des délais de cicatrisation

Objectifs
  • Amélioration : qualité de vie
  • Réduction : coûts et risque infectieux
Evidence based medicine
  • Plusieurs études ont montré l'intérêt des greffes dans les ulcères veineux[1][2] et dans les angiodermites nécrosantes[3][4]

Antalgie

  • Là encore, de nombreuses études confirment l'intérêt antalgique des greffes en pastilles dans les angiodermites nécrosantes mais, également, dans d'autres indications comme les ulcères veineux ou mixtes[5][6]

Indications

Recommadation de l'HAS en 2006

  • "Prise en charge de l'ulcère de jambe à prédominance veineuse hors pansement" [7]

Par accord professionnel, il est recommandé d’envisager le recours aux greffes en pastilles, ou en filet, dans le traitement des ulcères veineux ou mixtes, à prédominance veineuse, résistants aux traitements conventionnels depuis plus de 6 mois ou de surface > 10 cm². Des études cliniques d’efficacité (comportant une évaluation de l’effet antalgique) et des études pharmaco-économiques seraient souhaitables dans ce domaine. En effet, les études existantes rendent difficile l’évaluation de la place des greffes cutanées dans le traitement des ulcères veineux. Les seules greffes ayant fait la preuve de leur efficacité sont les peaux artificielles (niveau 1), non disponibles actuellement en France. Les autres types de greffes n’ont pas fait l’objet d’essai comparatif randomisé

Indications au quotidien

  • Toute plaie bourgeonnante relativement superficielle dans un but de cicatrisation plus rapide
  • Angiodermite nécrosante, y compris en phase inflammatoire, dans un but antalgique. Les greffes, dans cette indication, permettent également de limiter l'extension, mais il est parfois nécessaire de les répéter
  • Toute plaie douloureuse, dans un but antalgique

La greffe en pastilles en pratique

Préparation de la greffe Matériel nécessaire Réalisation de la greffe Pansement de zone donneuse Pansement de greffe 1er pansement de greffe

Références

  1. Salome GM. The impact of skin grafting on the quality of life and self-esteem of patients with venous leg ulcers. Worl J Surg 2014;38(1):233-40
  2. Hjerppe A. Pinch skin grafting of chronic leg ulcers: a retrospective analysis of 104 patients with 169 ulcers. J Wound Care 2010;19(1):37-40
  3. Lazareth I. Necrotic angiodermatitis: tratment by early cutaneous grafts. Ann Dermatol Venereol 1995;122(9):575-9
  4. Dagregorio G, Guillet G. A retrospective review of 20 hypertensive leg ulcers treated with skin grafts. J Eur Acad Dermatol Venereol 2006;20(2):166-9
  5. Salome GM. Evaluation of pain in patients with venous ulcers after skin grafting. J Tissue Viability 2014;23(3):115-20
  6. Fourgeaud C et al. Interest of punch skin grafting for treatment of painful leg ulcers. J Mal Vasc 2016;41(5):323-8
  7. https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/recommandations_finales_pdf.pdf