Différences entre versions de « Pemphigoïde bulleuse »

De PlaieXpertise - Base de connaissances
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Ligne 138 : Ligne 138 :
 
=====Corticothérapie générale=====
 
=====Corticothérapie générale=====
  
* La corticothérapie générale reste le traitement qui dispose d'une AMM. Ce traitement a montré son efficacité dans les formes pauci-bulleuses (moins de 10 nouvelles bulles par jour) avec 84 % de contrôle  à la 4ème semaine et 13 % de mortalité. Par contre, dans les formes multibulleuses (plus de 10 bulles  par jour) il n'y a que  48 % de contrôle de la pathologie à la 4ème semaine et 32 % de mortalité à 1 an avec la nécessité de changer de traitement dans  71 % des cas. Les résultats ont été présenté en congrès mais sont en attente de publication.<ref>Joly P et al . American Academy of Dermatology 2018</ref>
+
* La corticothérapie générale reste le traitement qui dispose d'une AMM. Ce traitement a montré son efficacité dans les formes pauci-bulleuses (moins de 10 nouvelles bulles par jour) avec 84 % de contrôle  à la 4ème semaine et 13 % de mortalité. Par contre, dans les formes multibulleuses (plus de 10 bulles  par jour) il n'y a que  48 % de contrôle de la pathologie à la 4ème semaine et 32 % de mortalité à 1 an avec la nécessité de changer de traitement dans  71 % des cas. Les résultats ont été présenté en congrès mais sont en attente de publication <ref>Joly P et al . American Academy of Dermatology 2018</ref>
  
 
=====Méthotrexate (MTX) =====
 
=====Méthotrexate (MTX) =====

Version du 15 avril 2020 à 10:12

La Pemphigoïde bulleuse est une dermatose inflammatoire qui peut se présenter sous la forme d'un ulcère de jambe

Généralités

Fichier:PB.png
Physiopathologie de la pemphigoïde bulleuse

Définition et épidémiologie

  • La Pemphigoïde bulleuse (PB) est une dermatose bulleuse auto-immune [1]
  • C'est une pathologie du sujet âgé dont l'incidence augmente en raison du vieillissement de la population
  • La PB est statistiquement associée à des pathologies neurodégénératives (Maladie d'Alzheimer, Parkinson) [2] et à la prise de certain médicaments (diurétiques de l'anse, spironolactone, neuroleptiques, gliptines) [3] [4]

Origine de la PB

  • C'est une maladie auto-immune : des auto-anticorps sont dirigés contre deux protéines (AgPB230 et AgPB180) présentes à la jonction entre l'épiderme et le derme
  • La fixation des auto-anticorps provoque une réaction inflammatoire avec migration de cellules inflammatoires et, notamment, des polynucléaires éosinophiles
  • La libération d'enzymes (protéase, élastase, collagénase) va provoquer le décollement dermo-épidermique et la formation de bulles

Signes cliniques

Bulles
  • C'est le signe caractéristique de la PB : des bulles de grande tailles, tendues et à contenu clair, qui surviennent sur une peau pathologique (érythème, lésions eczématiformes ou urticariennes)
- il existe des formes pauci-bulleuses (< 10 bulles) et des formes multibulleuses (> 10 bulles)
- les bulles peuvent toucher l'ensemble du corps, mais il existe des formes localisées notamment sur les jambes (formes pré-tibiales)
- l'atteinte muqueuse est rare
  • Les bulles ne sont pas toujours visibles
- il peut n'exister que des lésions eczématiformes, pendant plusieurs semaines, avant l'apparition de bulles
- les bulles persistent quelques jours puis laissent place à des érosions arrondies post-bulleuses (après effraction et élimination du toit de la bulle) et à des croûtes
Prurit
  • Un prurit parfois ancien et intense est souvent observé
  • Il peut précéder l’apparition de bulles de plusieurs semaines ou mois

Quand penser à une pemphigoïde devant un ulcère de jambe ?

Contexte évocateur

  • Patient âgé (> 70 ans)
  • Prurit ancien mais qui peut être absent
- un prurit isolé avec des ulcérations atypiques de jambe doit faire évoquer une PB

Examen clinique

Lésions érosives ou ulcérations superficielles de jambe
  • Uniques ou multiples
  • Parfois groupées en placard polycyclique
  • Plus ou moins recouverte de croûtes
Présence de bulles parfois
  • Inconstantes car fragiles
  • En périphérie des érosions sur la jambe
  • Parfois à distance
  • A contenu clair, plus ou moins hémorragique
Lésions eczématiformes ou urticariennes

Comment affirmer le diagnostic de pemphigoïde ?

Où réaliser les biopsies ?

Avis spécialisé en dermatologie

  • Pour évoquer d'autres diagnostics différentiels
  • Pour proposer des examens complémentaires

Examens à réaliser

Numération Formule
  • Présence d'une Hyperéosinophilie qui est fréquente et évocatrice mais inconstante
Immunofluorescence indirecte
  • Dosage des Anticorps anti-membrane basale épidermique. Ces anticorps circulants dirigés contre la membrane basale épidermique sont présents dans 70 à 90 % des cas
Biopsies cutanées
  • Une biopsie à réaliser sur une bulle récente, à la jonction entre la bulle et la peau non bulleuse → aspect de décollement au niveau de la jonction dermo-épidermique
  • Une biopsie à faire en péri-bulleux pour étude en immunofluorescence directe (voir le laboratoire d'anatomo-pathologie pour connaitre le milieu de transport) → mise en évidence d'un dépôt linéaire d'IgG et/ou de complément (C3) le long de la membrane basale épidermique. sera réalisée sur une biopsie en péri-bulleux

Quel traitement proposer ?

Évolution & Pronostic

  • Il s'agit d'une pathologie grave dont le taux de mortalité à 1 an est de 30 à 40 %. Les décès sont liés à des complications infectieuses ou cardiovasculaires favorisées par le traitement immuno-suppresseur et/ou le terrain fragile
  • L'évolution peut être marquée par :
- une disparition lente nécessitant un traitement prolongé
- une cortico-résistance nécessitant le recours à des traitements de seconde intention, plus lourds et risqués
- des récidives
  • La prise en charge d'une pemphigoïde bulleuse est rendue difficile en raison du terrain souvent fragilisé

Traitement de première intention

  • La corticothérapie locale prolongée est le traitement de première indication permettant une efficacité identique à la corticothérapie générale (à 1 mg/kg/jour) et avec des effets secondaires beaucoup moins importants
  • Un protocole est proposé. Il demande une participation active et précise des IDE

Traitement de seconde intention

  • Dans les formes multibulleuses et/ou les formes résistantes à la corticothérapie locale
Corticothérapie générale
  • La corticothérapie générale reste le traitement qui dispose d'une AMM. Ce traitement a montré son efficacité dans les formes pauci-bulleuses (moins de 10 nouvelles bulles par jour) avec 84 % de contrôle à la 4ème semaine et 13 % de mortalité. Par contre, dans les formes multibulleuses (plus de 10 bulles par jour) il n'y a que 48 % de contrôle de la pathologie à la 4ème semaine et 32 % de mortalité à 1 an avec la nécessité de changer de traitement dans 71 % des cas. Les résultats ont été présenté en congrès mais sont en attente de publication [5]
Méthotrexate (MTX)
  • Le MTX est réservé habituellement aux cas de PB corticodépendantes
Autres immunosuppresseurs

Références

  1. www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2016-06/pnds_-_pemphigoide_bulleuse_pb.pdf
  2. Langan SM, Groves RW, West J. The relationship between neurological disease and bullous pemphigoid : A population-based case-control study. J Invest Dermatol 2011;131:631-7.
  3. Lloyd-Lavery A, Chi CC, Wojnarowska F, et al. The associations between bullous pemphigoid and drug use : A UK case-control study. JAMA Dermatol 2013; 149:58-62.
  4. Schmutz JL. Confirmation of gliptin-associated risk of bullous pemphigoid. Ann Dermatol Venereol. 2019 Nov;146(11):764-766
  5. Joly P et al . American Academy of Dermatology 2018