De PlaieXpertise - Base de connaissances
Sauter à la navigation
Sauter à la recherche
Généralités
Bactériologie des plaies
- La présence germes, à la surface d'une plai ne signifie pas qu'il existe obligatoirement une infection
- - si la présence et la virulence des germes présents sur la plaie provoquent une réponse locale ou systémique
- - cette réponse de l'hôte (le patient) est modifiée par des facteurs favorisants liés au patient
Critères diagnostiques
Critères cliniques
Spectre de l'infection des plaies
- Différents stades doivent être différenciés
- Ils correspondent chacun à une interférence différente, entre la charge bactérienne et la réponse de l'hôte, avec des signes cliniques spécifiques
Contamination
- Ce stade correspondant à la présence "banale" de germes à la surface d'une plaie. Ces germes issus de la flore saprophyte de la peau ou d'une contamination environnementale ne prolifèrent pas et ne provoquent pas de réponse locale ni générale
- Il n'y a aucun signe clinique spécifique
- Aucune interférence avec le processus de cicatrisation
Colonisation
- A ce stade, les germes prolifèrent mais ne provoquent toujours pas de réaction locale ni générale
- Il n'y a aucun signe clinique spécifique
- Aucune interférence avec le processus de cicatrisation
- Les germes pénètrent plus profondément dans le derme du fond de la plaie et provoquent une réaction inflammatoire locale, sans signe d'atteinte systémique
- - les signes d'infection restent localisés au niveau de la plaie, sans extension à proximité ou à distance
- En pratique, on évoquera une infection locale devant les signes cliniques suivants :
Retard de cicatrisation |
|
|
|
|
|
Signes inflammatoires |
Érythème |
↑ Chaleur |
Œdème |
|
|
Coloration du tissu de granulation (TG) |
Couleur verte (colonisation à Pseudomonas aeruginosa) |
TG rouge laqué, rouge brunâtre |
TG oedématié, hémorragique au contact |
|
|
Douleur sans signe d'ischémie |
Douleur qui apparaît |
Douleur qui se modifie |
|
|
|
Extension de la plaie |
↑ Longueur |
↑ Largeur |
↑ Décollement |
↑ Profondeur |
Exposition os/tendon
|
Majoration des exsudats |
Séreux avec signes inflammatoires |
Séro-purulent |
Purulent |
|
|
Odeur |
|
|
|
|
|
Infection extensive
- Les germes envahissent les tissus péri-lésionnels avec une réaction inflammatoire plus extensive et des signes généraux
- Les signes cliniques sont beaucoup plus diffus
- - extension des signes inflammatoires en péri-lésionnel (érythème / chaleur / œdème)
- - lymphangite et adénopathies satellites sur les aires de drainage
- - extension de la plaie et apparition de lésions satellites
- Apparition de signes généraux
- - sensation de malaise
- - asthénie
Signes inflammatoires extensifs en péri-lésionnel |
Érythème |
Chaleur |
Œdème |
Lymphangite |
Adénopathies sensibles
|
Complications |
Abcès |
Dermohypodermite bactérienne non nécrosante |
Dermohypodermite nécrosante |
Crépitation sous-cutanée |
|
Signes généraux |
Asthénie |
Sensation de malaise |
Hyperthermie |
|
|
Infection systémique
- Dans les formes sévères: défaillance viscérale, défaillance hémodynamique → choc septique
Critères biologiques d'infection
- Il n’existe aucun critère biologique permettant d'affirmer qu'une plaie chronique est infectée
- Les marqueurs biologiques de l'inflammation comme l'hyperleucocytose, la CRP (C Reactive Protein) et la PCT (Procalcitonine) n'ont pas de valeur diagnostique
- - leur élévation n'affirme pas l'infection et ne justifie pas, à elle seule, de débuter une antibiothérapie
Critères bactériologiques
Généralités
- Dans l'absolu un prélèvement à visée bactériologique permet :
- - de faire un diagnostic d'infection
- - d'isoler le germe responsable de l'infection et de le traiter
- - de faire une cartographie à visée épidémiologique
- - en raison des multiples germes présents à la surface
- - et de la présence très probable de biofilm
- - pour les plaies avec signes locaux ou généraux d'infection
- - pour la surveillance des bactéries multi-résistantes et le suivi de l'écologie bactérienne d'une unité de soins
- - lavage à l'eau et au savon
- - Détersion de la plaie pour éliminer les tissus dévitalisés, les corps étrangers et les exsudats
- - l'utilisation d'une solution antiseptique est possible mais doit être rincée au sérum physiologique avant le prélèvement
Différents prélèvements envisageables sur une plaie
- Si possible, il faut réaliser plusieurs prélèvements ce qui permettra de confronter les résultats
Ecouvillonage superficiel
- Son intérêt est très limité car il recueille la totalité de la flore de la plaie
Curetage - écouvillonnage
- Prélèvement avec une curette ou un scalpel sur les berges ou à la base de la plaie
Aspiration à l'aiguille
- C'est la technique de choix pour :
- - les plaies profondes et cavitaires
- - les trajets fistuleux
- - les écoulements purulents
- En l'absence d'obtention de liquide, on peut injecter 1 à 2 ml de sérum physiologique, dans le fond de la plaie, puis ré-aspirer le liquide qui sera adressé au laboratoire dans la seringue purgée d'air et bouchée
Biopsie tissulaire
- - les prélèvements réalisés, au bistouri ou avec un punch à biopsie, sont déposés dans un flacon stérile avec quelques gouttes de sérum physiologique pour éviter leur dessiccation
- Un prélèvement de tendon nécrotique sera réalisé en cas d'exposition tendineuse
Hémocultures aéro-anaérobies
- Les hémocultures seront prélevées en cas d'hyperthermie et/ou de signes systémiques
Interprétation des résultats bactériologiques
- Il est indispensable d'interpréter les résultats en fonction de la clinique (aspect de la plaie / signes généraux), du mode de prélèvement et du terrain
- - l'isolement d'un germe à partir d'une plaie est, en soi, d'une grande banalité et trop de résultats positifs, mais mal faits, aboutissent à des antibiothérapies inadaptées et/ou inutiles
- - l'isolement d'une bactérie multi-résistante ou d'un Pseudomonas aeruginosa ne justifie pas forcément de débuter une antibiothérapie
- Il serait souhaitable de discuter du résultat avec un Infectiologue avant de débuter une antibiothérapie
Références